أغنية شعبي للحراك الجزائري – محمد كشاشة / Mohamed Kechacha – Chanson Chaabi pour le Hirak algérien

I Gaïed Salah tout sourire avec « la main étrangère ».

Au même moment où Ahmed Gaïed Salah insultait le peuple algérien en suggérant qu’il obéissait à une « main de l’étranger » -cet argument rongé jusqu’au trognon par un pouvoir qui a passé son temps à sortir les capitaux du pays pour les investir dans ces fameux pays étrangers où il envoie sa progéniture étudier, où il va régulièrement se faire soigner, etc, la jeunesse algérienne prouve, culture à l’appui et dans toutes les langues de l’Algérie, qu’elle en est la véritable ligne de défense.

C’est l’historien Marc Bloch qui dans L’étrange défaite accusait les élites françaises de démission et de corruption en 1940, et écrivait qu’à la différence de celui des riches et des puissants, le patriotisme du peuple ne peut être que sincère et véritablement attaché à la défense du pays, à la différence du nationalisme des riches qui ne visait que la défense de leurs privilège.
Simplement parce que le peuple, lui, n’avait pas de pays de rechange, et qu’il y faisait sa vie, dans ce pays.

La jeunesse algérienne n’a qu’un pays, elle le vit au quotidien, pour le meilleur et si souvent pour le pire, tentant de s’évader au péril de sa vie sur des embarcations de fortune dans la Méditerranée.
Plus encore que le chômage, c’est la hogra qui depuis des décennies la ronge, c’est le mépris de ces hommes de pouvoir qui malgré une intelligence de crapaud dominent le peuple du haut de leurs villas construites avec l’argent qu’ils ont volé par milliards.
Plus encore que le chômage, c’est avoir toujours vu yemma courbée sous le poids de l’effort quotidien en tentant de nourrir la famille, et d’avoir vu baba traité comme une merde par des agents de sécurité ou des administrations.
Plus encore que le chômage, c’est devoir rester à la maison jusqu’à plus d’âge parce qu’il n’y a pas de logements. Et oui, alors, le chômage.
Hogra, humiliation, petits boulots, corruption, mépris des langues algériennes écrasées sous le poids d’une langue que les puissants ont imposé et qu’ils ne maitrisent même pas, l’arabe, réduit par eux à une sorte de domination supplémentaire de la population quand il recèle en réalité tant de beauté.

La jeunesse algérienne en a marre. C’est d’ailleurs le titre de l’hymne d’une équipe de supporters de l’USMA.

Dans la langue d’Alger, et dans un chaabi qui dans le contexte actuel mérite encore plus son nom, Mohammed Kechacha traduit tout ça et plus encore. On écoute.

Y’en a marre.

Allez, roulez jeunesse!
يتنحّاوڤاع

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